L’Ademe (l’Agence de la transition écologique) a récemment publié deux études qui permettent de juger de manière significative de l’impact du numérique sur notre environnement. La seconde étant plus précisément dédiée à l’intérêt pour la planète d’utiliser des produits reconditionnés plutôt que neufs, en l’occurrence s’agissant des smartphones (d’autres catégories de produits seront étudiées ultérieurement).
Comparaison impact environnemental smartphone neuf vs reconditionné
Opter pour l’achat d’un smartphone reconditionné plutôt que neuf représente, selon l’étude, entre 77% et 91% d’impact en moins, considérant le coût en matières premières et en émission de gaz à effet de serre ; le tout par année d’utilisation.
Afin de maximiser ces effets, il convient par ailleurs et notamment au consommateur d’opter pour des modèles reconditionnés peu récents. Cela afin de favoriser la durée de vie totale des produits. Il est également intéressant de le conserver le plus longtemps possible, pour favoriser l’impact positif d’avoir opté pour de l’occasion.
Plus globalement, si l’on s’intéresse au secteur du numérique dans son ensemble, et à l’échelle européenne, les terminaux représentent 59% à 88% de l’impact environnemental. Ces chiffres permettent d’appuyer l’intérêt élevé porté au reconditionnement, afin de favoriser son usage et limiter l’utilisation et les extractions des plus de 50 matériaux nécessaires pour la fabrication des produits neufs !
Il convient de bien comprendre ici que le terme reconditionné, qui n’a pas (encore ?) de définition légale, englobe de nombreux types d’intervention différents :
– nettoyage simple
– remplacement de pièces (principalement la batterie ou l’écran)
– la géolocalisation de l’intervention, qui peut être locale voire internationale
Point à compléter par le fait d’utiliser, le cas échéant, une pièce neuve ou une pièce reconditionnée pour la réparation, ainsi que l’origine géographique, qui a un impact non négligeable également.
Si la volonté d’orienter les consommateurs vers du reconditionné, et d’en faciliter l’usage, était celle du législateur, plusieurs mesures pourraient être prises pour aller en ce sens :
– rendre l’ajout d’accessoires optionnel
– obliger les systèmes d’exploitation à ne pas avoir de limite de durée de vie, avec une maintenance obligatoire au-delà de 5 ans par exemples
– l’interdiction aux fabricants de pratiquer l’appairage de pièces détachées
– renforcer les exigences de l’indice de réparabilité
Si l’on s’attache à l’impact sur le dérèglement climatique, mesuré une fois toutes les étapes de reconditionnement effectuées (pour les smartphones reconditionnés), voici ce que l’on obtient :
Il est facile de voir ainsi la différence extrêmement marquée entre l’acquisition très fréquente d’un produit neuf, et l’acquisition moins importante d’un matériel de seconde main et plus ancien.
Et, sans surprise, la constatation est quasiment identique pour ce qui concerne l’impact sur l’épuisement des ressources naturelles.
Conclusions tirées de cette étude
Les conclusions sont nombreuses à être liées au bon sens éco-citoyen, avec une consommation de produits moins fréquente et orientée vers le reconditionné. Mais de nombreux points sont également à prendre en considération, et pas toujours visibles pour le consommateur malheureusement, comme par exemples :
- éviter l’achat d’accessoires, surtout s’ils ne seront pas utilisés ou si l’on possède déjà le nécessaire ; malheureusement ils sont parfois fournis avec le produit, sans que le consommateur n’ait de choix possible
- il est amplement préférable d’utiliser de pièce de seconde main lorsqu’un remplacement est nécessaire, et si possible issue d’un approvisionnement local
- plus nous consommons neuf, et plus notre impact environnemental est important. De même, il est intéressant de conserver son smartphone au moins 3 ans avant d’en changer, tout en conservant le nouveau pour une même durée minimale
- proposer notre ancien smartphone pour une reprise lors de l’achat d’un nouveau produit, cela afin d’augmenter le parc d’appareils à reconditionner et pouvant être réutilisés
Si vous désirez avoir accès au dossier complet de l’Ademe, cliquez ici.
Une réponse