La loi contre la lutte anti-gaspillage, dont nous vous parlions récemment au sujet de l’indice de réparabilité, va également allouer aux ménages un fonds de réparation. Dédié à payer une partie de la réparation pour certaines typologies de produits, celui-ci peine toutefois à être mis en place.
Qu’est-ce que le fonds de réparation ?
Mis en place dans le cadre de la loi anti-gaspillage, ce fonds de réparation a également pour but de favoriser la réparation d’appareils électriques et électroniques, plutôt que d’opter pour des matériels neufs.
Souci : originellement prévu pour être disponible au 1er janvier, cela ne devrait pas être avant début juin a minima.
Autre problème, cette fois concernant le montant de l’aide. Prévue initialement pour être couverte à hauteur de 20% du coût de la réparation, ce ne seront finalement que 10% qui seront pris en charge. Cela alors que l’association HOP, à laquelle nous avons reversé nos bénéfices de la journée du Green Friday, indique qu’en moyenne les français optent pour un achat plutôt qu’une réparation lorsque le coût de celle-ci dépasse 30% du prix du produit.
Quelle aide et sous quel format ?
L’aide, finalement d’un montant de 10% du coût des réparations, concernera les appareils dits “EEE” : les équipements électriques et électroniques. Le champ d’application comprenant notamment le petit et gros électroménager, le matériel informatique, de nombreux appareils de bricolage (ou même encore des jouets à l’origine, cela ayant été supprimé par la suite) !
Or est-il important de savoir que sur ces produits, environ les trois-quarts des émissions de CO² le sont lors de leur fabrication. Sans compter le coût à la fois humain et énergétique de traitement des déchets une fois jetés.
L’enjeu de leur réparation est donc énorme, et se retrouvera sous la forme d’un forfait pris en charge à hauteur de 10% minimum (selon la typologie du produit concerné).
Afin de pouvoir en bénéficier, l’opération de maintenance devra être réalisée chez un réparateur labellisé. La réduction sera appliquée directement sur le paiement, le réparateur ayant la charge de récupérer le montant déduit. Un bon point pour les consommateurs donc, qui auront le bénéfice immédiat de la mesure, et non a posteriori avec des démarches à réaliser.
Un retard important…Qui ne va cesser de s'accroître !
Si la mise en place du fonds en lui-même connaîtra déjà un retard d’au moins 6 mois a priori, cela ne sera qu’une première étape dans le retard rencontré.
En effet, une fois le fonds disponible, il faudra ensuite que le réseau de réparateurs sur lequel le système doit se baser, soit également de mise. L’ambition visée étant d’atteindre un réseau de plus de 10.000 réparateurs agréés. Or, d’après Ecosystem, qui est le principal éco-organisme qui gère la filière DEEE, il faudra environ 6 mois entre la mise en œuvre du fonds et la constitution du réseau de réparateurs labellisés qui conditionne son accès aux consommateurs.
Cela ayant deux conséquences directes lourdes de poids. D’une part, les emplois qui pourront être créés dans les associations ou autres organismes tels qu’Emmaüs seront d’autant repoussés. D’autre part, cela engendre d’autant plus de pollution avec des appareils qui ne seront pas réparés faute d’aide, et donneront plus volontiers lieu à l’achat de matériels neufs.
Quelle évolution prévoir dans les mentalités des usagers ?
Le fonds est prévu pour fonctionner sur une période de 6 ans, avec une croissance quant au montant concerné, pour atteindre le seuil de 102 millions d’euros à son terme.
Alors que dès 2022 les produits concernés sont les télévisions, ordinateurs, smartphones et gros électroménager, en 2023 viendront s’ajouter les climatiseurs, puis en 2024 les imprimantes.
Il y a donc fort à parier que les typologies de produits proposées ne cesseront de s’accroître dans les années à venir. Il sera intéressant d’avoir des chiffres précis d’ici un à deux ans afin de voir si les usagers auront réellement changé d’habitude en augmentant le taux de réparation plutôt que d’achat de produit neuf !
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